Dernier billet de mon quatuor d’émotions, aujourd’hui la joie.
A l’heure où vous lisez ces lignes, je pratique avec bonheur le nonchaloir. Merveilleux mot du Moyen-Age que j’adore ! La nonchalance, la paresse, l’oisiveté sont connotées négativement. Le nonchaloir est une attitude positive de lâcher-prise et de repos. Je suis en vacances en Toscane. J’éprouve une joie immense à chacun de mes retours ici.
C’est compliqué la joie. Emotion éphémère qui ne sait pas s’installer dans la durée, sauf à être le Ravi de la crèche. Je l’envie souvent. Quel amour de la vie pour rester au top ten de la joie ! Quelle lucidité aussi pour la pratiquer par tous les temps. Une vraie discipline personnelle.
J’ai peu de personnages joyeux dans mes écrits. Je ne me suis pas encore essayé au polar déjanté. Cette émotion est météore dans mes histoires.
Dans son versant négatif, la joie exaspère les blessés de la vie. Elle nie parfois la douleur de l’autre, le renvoie dans ses cordes du désespoir. La joie est une arme redoutable qui peut briser les fragiles de l’existence tant sa clarté vive agresse ceux qui tremblent.
Dans son versant positif, la joie essaime la tendresse et témoigne que l’optimisme chevillé au corps aide à traverser les moments sombres. Savoir pratiquer la joie est un apprentissage intime qui permet de déboulonner les statues de la tristesse, de refuser l’auto-apitoiement et de se remettre en question.
Parfois, elle est don de l’instant, elle survient malgré soi. Il s’agit de l’accueillir comme une fleur fragile et éphémère. Savourer les moments où la vie est soudain plus légère et vaut la peine d’être vécue, est un vrai travail sur soi.
Ecrire pour que la joie s’éternise.
j’aime beaucoup te lire…j’aime la sincérité avec laquelle tu exprimes tes ressentis, tes émotions…
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merci ! l’authenticité est une valeur que je porte haut dans le panthéon de mes engagements !
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Totalement d’accord avec toi. Difficile de mettre en scène des personnages joyeux. Peut-être parce que les gens heureux n’ont pas d’histoire… Comme disait William. Ou parce qu’on répugne à leur faire du mal… Ceci dit, ils sont une respiration dans les récits noirs 🙂
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